Pranaquoi ? Pranayama ! Je vous en dis un peu plus…

Pranaquoi ? Pranayama ! Je vous en dis un peu plus…

Vous êtes intrigué·e par ce mot rigolo et mélodieux (qui fait penser à « pyjama » m’a-t-on dit récemment) ? Vous vous êtes déjà demandé à quoi correspondaient ces cours qui ont lieu tous les mercredi soirs et ce qu’on y fait ? Vous voulez en savoir un peu plus ? Alors venez par ici, cet article est pour vous 😉

Le pranayama est une des huit pratiques du Raja yoga (pour vous rafraîchir la mémoire, petit détour par ici, tout est expliqué dans les premiers paragraphes). Il vient de prana (force vitale ou souffle) et yama (contrôle ou expansion, au choix). Textuellement donc, le contrôle du souffle ou de la force vitale pour l’étendre.

Dans les Yoga Sutras de Patanjali (toujours par ici si besoin ;)), le pranayama arrive juste après les asanas. Est-ce que cela signifie que l’on ne peut pas assister aux cours de pranayama si on n’a pas réussi à masteriser toutes les asanas ? Mais non, pas d’inquiétude. Dans le Raja Yoga, les asanas, ce sont surtout des postures assises, de méditation, dans lesquels ont doit trouver assez de confort et de stabilité pour y rester longtemps, longtemps, longtemps. Et les différentes pratiques ne sont pas à suivre absolument étapes par étapes (personnellement je tue encore des moustiques, donc pour ahimsa, la non-violence et premier Yama, c’est râpé… mais je pratique quand même des asanas, les postures).

La pratique des pranayamas est une compilation de différents exercices de respiration, qui ont vocation à énergiser, purifier, apaiser le corps, les énergies et le mental. Par ces différents exercices, on cherche à préparer le corps et les poumons pour  la rétention externe, pendant laquelle on retient son souffle après avoir vidé ses poumons. Le calme induit par cette rétention – où il n’y a plus de bruit dû à l’inspiration ou à l’expiration, où l’on est comme suspendu entre la fin d’un cycle respiratoire et le début d’un nouveau – est apaisant pour le corps et l’esprit.
 

Mais qu’est-ce qu’on y gagne, à la pratique des pranayamas ?

 
Pas de jolies photos à diffuser sur les réseaux sociaux, ça, c’est sûr. Comme je le dis aux personnes qui viennent pour la première fois, les progrès, en pranayama, ne sont pas aussi spectaculaires que ceux qu’on peut faire pour les postures.  La pratique des pranayamas peut s’avérer austère et répétitive. Pas sexy du tout quoi. Mais est-ce que c’est très grave ?

Je vous parlais plus haut de l’étymologie du mot pranayama. Contrôler le souffle et la force vitale pour l’étendre. Et bien, on n’en est pas là vraiment non plus à notre niveau de pratique. Pour cela, il faudrait pratiquer tous les jours, quatre fois par jour. Et je ne pense pas que cela soit possible pour la plupart d’entre-nous, avec le train de vie que nous menons.

 
Alors quels sont les bienfaits ? Que peut-on en tirer ?
 

La pratique du pranayama est, à mon avis, complémentaire avec celle des postures. Laissez-moi vous parler de mon expérience personnelle quelques lignes. Lorsque j’ai commencé à pratiquer le yoga, les postures donc, mes professeur·e·s intégraient parfois des exercices de respiration au début des cours. C’était un premier contact. Ensuite, j’ai eu la chance d’assister à des cours dédiés à ces exercices de manière hebdomadaire. C’était super. J’y ai appris à respirer un peu mieux, à mieux placer mon souffle. C’était surtout l’occasion de mieux explorer ces exercices que l’on aborde plus rapidement dans les cours où les postures sont à l’honneur. Poser des questions, mieux comprendre Kapalabhati, prendre plus le temps d’observer ma cage thoracique soulevée et abaissée par les inspirations et les expirations. C’était un moment très particulier, où on prend le temps de respirer juste, de remettre de la conscience dans quelque chose de complètement mécanique.

Je me suis rendu compte aussi que cette pratique m’aidait dans les postures. J’arrivais à mieux placer mon souffle, je me souviens tout particulièrement, dans les torsions. Cela m’aidait à mieux respirer mais aussi à rentrer plus facilement dans les postures.

Plus globalement, la pratique des pranayamas est l’occasion de se détendre, de relaxer son corps, mais aussi d’apaiser son mental. Pendant mes cours, c’est plutôt bon signe lorsque j’entends les bâillements de mes élèves. Les grands textes du yoga (les Yoga Sutras mais aussi Hatha Yoga Pradipika) font état d’une relation étroite entre respiration et états psychiques : « Lorsque le souffle est agité, l’esprit est agité. Lorsque le souffle est immobile, le yogi atteint la fixité. C’est pourquoi l’on doit discipliner le souffle. » C’est, à mon avis, à ce niveau que la pratique des pranayamas peut s’avérer la plus positive pour nous : c’est l’occasion de travailler sur son souffle, de garder son esprit focalisé sur lui, de le ralentir, le rendre plus ample et ainsi de se détendre. Et éventuellement, de les réutiliser dans son quotidien, lorsque l’on sent que le stress monte, la colère, la fatigue, etc. On pense souvent que le mental est le maître du corps, mais c’est oublier toutes les choses qui se passent dans notre corps dont notre mental n’a pas forcément conscience. En travaillant sur notre souffle, en l’apaisant, on apaise aussi notre mental, qui va suivre.

 

Mais que se passe-t-il pendant ces séances ?

 

Le cours dédié à la pratique des pranayamas a lieu tous les mercredis soirs. Il dure une heure et demi. Le cours est séquencé en plusieurs temps :

– D’abord un temps dédié au recentrage, où on prend le temps de laisser de côté les événements de la journée, ceux qui vont arriver ensuite, pour être pleinement présent·e lors de la pratique. On poursuit ensuite avec quelques échauffements très simple pour délier le corps.

– Ensuite, nous pratiquons différents pranayamas (Kapalabhati, qui énergise et renouvelle l’air des poumons, purifie les cellules, Nadi Shudhi – ou Shodhana – qui équilibre les énergies et apaise le mental, Bhastrika, qui réchauffe et purifie le corps, Sitali Pranayama, qui refroidit le corps et apaise, Viloma Pranayama, qui développer les capacités pulmonaires, Bhramari, qui apaise et invite à la méditation…) dont les effets sont soit énergisants, soit relaxants. J’essaie de varier les pranayamas d’une semaine sur l’autre, même si certains reviennent systématiquement car ils sont particulièrement importants (on m’a enseigné que Kapalabhati et Nadi Shudhi devaient être pratiqués tous les jours 🙃).

– Entre ces différents pranayamas, nous pratiquons quelques exercices très doux pour soulager le dos et les jambes (nous restons assis en tailleur une bonne partie de la séance, ce qui n’est pas confortable pour tout le monde). Ce sont généralement des postures de yoga, au sol ou debout, dans lesquelles nous intégrons les pranayamas vus un peu plus tôt dans la séance, en statique ou en dynamique.

– Enfin, la séance se conclut par une relaxation. Le corps travaille pendant la pratique des pranayamas, et ce temps de relaxation est tout aussi nécessaire qu’à la fin d’une séance dédiée aux postures pour qu’il intègre les exercices et les nouvelles techniques explorées lors du cours.

 

Est-ce que je peux venir si… ?

 

Oui ! La pratique des pranayamas peut s’adapter à tout le monde. Pas besoin d’avoir une condition physique remarquable, ou de tenir en apnée pendant une minute pour s’inscrire. La pratique vous permettra cependant de développer cela ! La séance est tout spécialement pour vous si vous vous senté·e stressé·e, si vous avez besoin de souffler, de vous détendre, de vous relâcher.

Gardez cependant bien en mémoire que le rythme de cette séance est lent. Si vous avez la bougeotte, ce sera peut-être plus difficile pour vous de rester concentrer pendant toute la durée, mais comme tout le reste, tout vient avec la pratique 😉

Si vous êtes particulièrement détendu·e vous pouvez venir aussi, pas de souci 😇

Au plaisir de vous voir pour ces séances 💜

Namasté 🙏🏻