Ma zone de confort et moi
Dans mes cours, je parle très souvent de nos limites, du fait de les observer, de les apprivoiser, et de faire avec. Sans se brusquer et avec toujours beaucoup de bienveillance avec soi-même. C’est vrai, c’est très important.
Mais parfois, quand on le sent, on peut aussi jouer avec.
Comme quand je décide d’organiser un stage de yoga sur cinq jours.
Jouer avec ma zone de confort, c’est l’histoire de ces cinq jours de stage, pour moi.
Cette idée m’avait été lancée au printemps 2018 par une de mes élèves, qui me demandait si j’organiserai un stage pendant l’été. Je me souviens lui avoir répondu, étonnée, mais non, et puis j’enseigne juste depuis le mois de novembre, et puis j’ai pas assez d’élèves, et puis… j’ai peur, mais ça je ne l’ai pas dit et je ne l’avais pas conscientisé. Mais l’idée a fait son bout de chemin et c’est devenu un de mes objectifs à moyen terme. Organiser un stage qui aura lieu pendant l’été 2019. Avec des gens que je connaîtrai, ou pas d’ailleurs.
Les mois ont passé et le projet a mûri, pour devenir réalité.
Je ne m’attendais pas à ce qu’on soit 14.
Je sais que je suis timide, mais je ne m’attendais pas à le ressentir aussi fort les premiers moments.
Je ne m’attendais pas à être apeurée en partant de chez moi et la première soirée. Là, j’étais en plein flirt avec ma zone de confort, et je n’avais plus le choix.
13 personnes étaient là parce que j’avais choisi d’organiser ce stage. 13 personnes me faisaient confiance, alors que moi, ben… c’est pas dans mes habitudes de me faire confiance, même si, promis, j’y travaille.
13 personnes, 24h/24, pendant cinq jours. Wouah, la pression…
Et puis, ça a été.
Je sais que j’adore la vie en collectivité (c’est mon passé d’animatrice UCPA, ça !) mais je ne m’étais pas rendue compte à quel point ça m’avait manqué.
J’ai passé cinq jours merveilleux, entourée de belles personnes, toutes différentes dans leur parcours, leur âge, et leur personnalité. J’avais l’impression que tout était comme cela devait être. Tout m’a paru simple. Fluide. Sauf les 40° mais bon. Ça aurait été trop facile sinon.
J’ai adoré animer ce stage, échanger, partager. Partager ma pratique du yoga avec elles.
J’ai adoré chanter des mantras, avec les voix qui vibraient dans la salle et qui me faisaient des frissons. Ça aussi ce n’était pas facile au début (j’ai d’ailleurs attendu le mercredi soir pour me lancer !) mais je suis contente d’être sortie de ma zone de confort pour le proposer car… Wouahou, le chant de ces mantras, toutes ensemble, dans cette pièce avec une belle acoustique, ou dehors sous les arbres, c’était quelque chose de magique.
Flirter avec ma zone de confort, ça m’a demandé aussi beaucoup de travail. De préparation en amont, de recherches d’idées, de compilation d’informations. Et pendant, pour préparer et enseigner des cours chouettes et animer des ateliers conviviaux. Comme sur le tapis, les choses m’ont demandé du temps, de la discipline et de la régularité dans l’effort. Jouer avec sa zone de confort, ça ne s’improvise pas, ça se travaille.
Revenue de tout ça, je suis heureuse de l’aventure humaine, mais aussi fière de moi. De me rendre compte que je peux m’appuyer sur moi. Que petit à petit je découvre que je peux avoir confiance en moi. Que ça se soit bien passé.
Flirter avec sa zone de confort, ça sert à ça. A s’observer dans des situations qui nous déstabilisent, on apprend sur soi. A se rendre compte qu’on est capable quand on ne le soupçonnait pas. A apprendre à se faire confiance et finir par comprendre que ça ira.
Et à repousser, tout doucement, ses limites, pour créer plus d’espace, dans sa vie, ou dans son corps.
Hors, ou sur le tapis.
Namaste 💜